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Le digital investit l’ensemble de notre société et affecte tous les secteurs d’activité. Cette évolution perçue par certains comme une nouvelle révolution, fait éclater nos repères et nous oblige à appréhender les choses autrement.
La formation ne fait pas exception à la règle car la digitalisation impacte fortement notre rapport au savoir et les méthodes d’apprentissage que nous mobilisons. Elle touche également le contenu même des postes et donc l’évolution des compétences.
Comment l’entreprise, mais plus largement l’ensemble de notre société, doit-elle appréhender cette question ?
L’accès à la connaissance évolue et les habitudes et envies changent
Qui n’a jamais accédé à un tutoriel trouvé sur internet afin de résoudre un problème ou plus simplement acquérir une pratique et ainsi apprendre quelque chose ? De la recette de cuisine en passant par l’astuce de bricolage, la visite virtuelle d’un lieu ou la maîtrise d’un logiciel, les tutoriels envahissent aussi bien la sphère privée que la sphère professionnelle. Il est désormais possible d’apprendre presque tout à son rythme, au moment où on le souhaite grâce à ces vidéos courtes et pédagogiques. Les entreprises vont devoir intégrer cette pratique et imaginer des espaces de type « youtube », y poster des savoirs tout en veillant à la sécurité et à la qualité des données.
Dans un monde où la technologie permet à chacun d’entre nous d’accéder à l’information de façon simple, intuitive et rapide, il est important pour les entreprises d’offrir le même niveau de service tout en maîtrisant à la fois la sécurité mais aussi la qualité de l’information.
Dans ce cadre, une entreprise qui centralise les ressources et les savoirs va pouvoir utiliser le digital pour mettre en ligne un certain nombre de supports et transformer, simplifier et développer l’accès à la connaissance.
Les compétences en matière de digital deviennent nécessaires
La maîtrise de l’information devient une compétence transversale clef dans tous les métiers. Désormais, quel que soit le poste occupé, il faut savoir trouver l’information, la trier, la traiter, voire la partager. Cette nouvelle donne est à prendre en compte par les entreprises qui vont devoir faire évoluer les compétences de leurs salariés dans ce domaine afin de développer leur employabilité et leur autonomie, pour accroître les compétences collectives et favoriser l’agilité de l’organisation.
Au-delà de l’entreprise, ces compétences deviennent importantes et font partie du socle de compétences de base nécessaire à tout individu.
Les métiers évoluent et l’organisation est fortement impactée
Certains métiers disparaissent ou vont disparaître, d’autres vont voir le jour. Cela a plusieurs impacts pour les entreprises qui doivent d’une part anticiper ces mutations et, d’autre part faire évoluer les compétences des personnes dont l’emploi est menacé. La GPEC prend ici tout son sens.
Les modes de communication et de collaboration sont directement impactés par le digital. Les frontières hiérarchiques s’atténuent, la production et la contribution sont plus imbriquées et la communication est moins descendante. Le management va devoir évoluer vers plus de transversalité.
La formation doit s’adapter au digital
Contrairement aux idées reçues, le digital n’est pas l’apanage du e-learning. Il peut en effet constituer un outil pédagogique très riche pour animer et enrichir une formation traditionnelle et la rendre plus interactive. Il peut, par exemple, permettre au formateur d’avoir des échanges avec les participants dès l’amont de la formation (analyse précise des besoins, évaluation du niveau, souhait de voir traiter un sujet particulier…). Il peut l’enrichir en offrant pendant et après la formation des outils permettant d’échanger sur la mise en pratiques des acquis de la formation et de trouver collectivement des réponses sans pour autant nécessiter un regroupement physique. Il peut également, si le dispositif est bien construit et attrayant, prolonger la dynamique du groupe via des communautés d’apprenants qui échangent entre elles.
Et le formateur dans tout ça ?
Plus que par le passé, le formateur doit composer entre différentes méthodes et des ressources variées échappant parfois à son contrôle. Il doit être dans l’accompagnement des apprentissages avec pour objectif de créer les conditions pour que ceux-ci émergent. Il doit accepter que le savoir peut être porté par d’autres ou des ressources extérieures et doit orchestrer l’ensemble tel un chef d’orchestre. Il devient une sorte de metteur en scène des savoirs il n’est donc plus l’acteur principal portant à lui seul ces savoirs, il s’agit d’un changement de posture.
De beaux challenges en perspective !